vendredi 11 octobre 2013

Arles in black


Quand vous êtes quelque part où vous n'avez pas envie d’être, que faites vous?

Vous fermez les yeux?
Vous vous mettez un casque sur les oreilles?
Ou vous partez?


La première semaine de mon retour à Paris, je ne savais pas quoi faire de mes 2 jambes et de mes 2 bras. Pas de plage. Pas de forêt. Pas de musique dans la rue. Mais que faire dans cette ville avec mon corps en larmes?
Alors j'ai eu une idée, très simple: prendre un billet de train.
Pour Arles.

 Là le temps s'est arrêté, et j'ai pu déambuler en toute lenteur dans les courettes, les ruelles et les chapelles. Le vide, le ciel bleu et des rectangles accrochés à la verticale.




Sugimoto bien sur, en couleurs ou en noir et blanc. Avec lui l'homme n'est plus rien face à la course de la lune, spectacle qui nous précède et nous survit. Horizon vertical comme vu par un oiseau lors d'un looping, et l'on plonge dans ces océans immuables.
"Ce que nous pouvons expliquer du monde est infime par rapport à ce que nous ne pouvons pas expliquer". La contemplation se fait notre compréhension sensible. On retrouve cet univers zen chez Lee Ufan, dont les pierres énigmatique s'offrent au visiteur comme support de méditation.




Penone lui aussi travaille le temps, le remonte et le déroule, nouant l'homme et la nature de façon
 indélébile, jouant avec les forces des éléments. Son paysage préféré est la ruine envahie par les lianes. Comme dans ce clip de Gondry pour Bjork...





Encore la nature et l'homme:
Arno Rafael Minkkinen met en scène son corps dans les paysages du nord de l'Europe.
Graphique et poétique.





Merci à toutes ces surfaces noires et blanches, à leur façon elles m'ont aidé à accepter mon billet retour.
Et la nostalgie à la japonaise, n'est pas triste.

Après la nuit, revient le jour...