jeudi 22 août 2013

A plus dans le bus


Il y a une chose qui a quatre roues, des patates, des oranges et des mangues et qui stationne 2 fois par semaines dans mon quartier.





Les vendeurs rient, les clients aussi, on se croit au village, celui d'Astérix ou de la favela sympa je ne sais pas, mais j'adore y aller.
A l'étage tout est à 2 reais le kilo (bon 2,19 maintenant cela a augmenté) Moins cher qu'à Barbes.
En bas c'est plus luxueux, on trouve les mangues, les maracujas, les salades.



Ils font semblant de ne pas remarquer que j'ai encore oublié comment on dit persil en portugais, et j'ai toujours envie de rester un peu plus longtemps, même quand mon petit panier est rempli.


De quoi me faire (presque) oublier mon petit épicier de la rue de Charonne...

"E bota uma melancia boa para mim por favor!" "Sim meu amor. So isso?"


lundi 12 août 2013

Bahia de tous les saints



Quand on pense à Bahia, on imagine d'abord la fête, la danse, les femmes. Dans mon cas, c'est un peu à cause de Jorge Amado, avec sa dona flor sensuelle et parfumée...on a envie de dire Bahia de tous les se(i)ns.
Mais Salvador serait aussi, à l'échelle du continent, une Athènes, une Alexandrie ou une Jérusalem. Ce n'est pas de moi, c'est ce qu'écrit Zweig.
Et c'est vrai, la ville respire le passé, rejouant éternellement l'histoire coloniale du pays: les premiers portugais, ainsi que les nombreux esclaves qui arrivaient par bateau dans le port de Bahia, semblent encore hanter les lieux.
On voit aussi d'où Adriana Varejao tire son inspiration baroque.
Bahia de tous les sangs.





Eglises de toutes part, cohabitations de cultes, le syncrétisme local est fort.
Nous nous sommes aventurés en périphérie de la ville pour assister à une cérémonie de condomblé, à l'occasion d'un rituel marquant la fin de la période de Xango. Après les danses et les chants des initiés prenant un air volontairement renfrogné, un vieux monsieur charmant nous a fait la conversation, citant des français adeptes du condomblé en guise de bienvenue: Pierre Verger, Sartre, Simone de Beauvoir.
Sympa d'hériter de tout cet apanage culturel, même si on n'y est strictement pour rien, nous. Injuste pour le visiteur slovaque! Mais de toute façon on est tous seuls, et nous n'avons vu que des blacks partout.




Sauf à la capoeira, qui reflétant ce nouveau Brésil, faisait tournoyer japonais, blondes et métis variés, tous sexy et bien musclés. Je les soupçonne de ne pas manger tellement de feijao finalement.

Dans l'avion, mon voisin bahianais m'avais dit: tu verras, à Salvador, les gens sont assez pauvres, mais ils sont heureux. Comme quoi l'histoire a pu engendrer un peuple plus serein que l'on aurait pu l'imaginer.



lundi 5 août 2013

Minas


La route serpente et un nuage de poussière rouge s'élève derrière nous. Toutes les plantes en bordure sont desséchées. Il n'y a que deux couleurs ici, le rouge. Et aussi le vert, plus loin.
Cette région est minière comme son nom le suggère. Autrefois il fallait 2 mois de marche pour la rejoindre depuis Rio. Aujourd'hui ce sont huit heures de bus, ou 1h de vol, qui nous y mènent.






 Après Ouro Preto, où l'on imagine les bandeirantes accroupis dans la rivière à la recherche de pépites -fond sonore Ennio Morricone- direction le futur, ou du moins un présent bien frais, Inhotim.
 

Dans les deux cas des oeuvres de la main de l'homme semblent avoir émergé des collines sombres et désertes de la région. La civilisation se construit par à coups, dans ce pays si grand et si jeune. Dans les deux cas aussi c'est la richesse de la terre qui enfante. En effet Villa Rica attirait autrefois les aventuriers et les trafiquants, et une partie de la fortune ainsi réalisée a permis d'édifier des églises qui évoquent celles que l'on trouve en campagne toscane. Version baroque portugais.
Inhotim quant à elle, est née de l'imaginaire d'un homme d'affaire brésilien, qui après avoir fait fortune dans les mines a décidé d'investir dans l'art, pour changer le monde comme il le dit.


Magnifique jardin botanique architecturé, cet espace abrite pavillons, et oeuvres d'art contemporain en plein air. On peut dans l'ordre que l'on choisit se balancer dans un hamac en écoutant Jimmy Hendrix, planter des lettres et raconter avec ce que l'on veut sur un terre plein, sauter dans une piscine concept, écouter un orchestre invisible ou encore rouler sous les racines d'un arbre géant. Bref, on s'amuse, et c'est la première fois que je vois des enfants, des ados et des vieux tous aussi contents dans une institution d'art contemporain...yes!




Nous quittons le parc pour retourner à la terre rouge d'où il a surgi, et déjà je n'ai qu'une envie, y retourner.

jeudi 1 août 2013

De l'autre côté


Si vous n'êtes pas très catholique, et de passage à Rio, rendez vous à l'embarcadère près de la praça quinze, et prenez le ferry qui traverse la baie pour aller à Niteroi. Vous pourrez y trouver un peu de calme et converser avec vos amis dans le bar "caverna de Bin Laden".




Allez voir ensuite la soucoupe volante de Niemeyer,  d'où la vue est sublime. Le contenu du musée par contre l'est nettement moins.

Si en plus vous aimez le poisson, cette rive est décidément pour vous, allez faire un tour au marché de Sao Pedro, les étals font très envie, et la moquequa ainsi que le bobo de camarao à l'étage sont délicieux...




 


Mais attention, car Sao Pedro et son agent veillent sur les lieux.