mardi 23 juillet 2013

O papa!



Depuis 10 minutes, la voiture défile sur les 6 écrans géants de Copacabana.
Mais ici pas de foule en délire pour la retransmission de l'arrivée du pape argentin, c'est le flip flop, et les cariocas qui bravent la pluie du front de mer jouent impassiblement au foot.



 Les jmjistes errent en troupeaux, collés les uns contre les autres pour se réchauffer. Quelques badaux jettent un oeil quand même, ainsi que les travailleurs de la plage, qui rangent les chaises en plastiques, ou cet indien qui vend des objets artisanaux en bord de route. Avec ses plumes jaunes et ses tatouages, il est beau comme un dieu... Ses ancètres ont eux aussi regardé débarquer les premiers jésuites au 16eme siècle, mais avec un peu moins de renforts technologiques. A l'époque le fondateur de l'ordre était encore en vie, et le mouvement religieux tout frais. Aujourd'hui Francisco incarne un certain changement, papait il, enfin parait il,  avec son style franc et humain, et ses envies plus sobres. 40 millions tout de même pour l'accueillir ici. C'est un peu comme ces églises franciscaines baroques, dégoulinantes d'or, lorsqu'on pense à la planche de bois sur laquelle dormait saint françois d'assise, c'est à y perdre son latin.



Mais tout est un peu surréaliste, comme ce copacabana transformé en disneyland religieux, où l'ont brandit sa bannière jmj comme une équipe de football.



 

petite blague quand même, ne m'en veuillez pas, c'est trop tentant!



jeudi 4 juillet 2013

Sardines aller retour


       Le douanier montre mes bouteilles de cachaça achetées au duty free avant mon vol pour  Lisbonne: "para ficar" - ça reste ici -
Outrée j'ai envie de les lui reprendre. Mais il fait 2 têtes de plus que moi, et plus de 100 kilos.
Alors je cherche un allié du regard, et j'en avise un qui présente un air un peu moins crapuleux. J'essaie de prendre une voix normale malgré mon cerveau qui entre en fusion: "c'est vrai ce qu'il dit?" "oui... mais cela ne dépend pas de moi..." "Mais...cela s'appelle du vol!!!"
Donc après ce vol caractérisé, et légal visiblement, je me venge en achetant 3 boites de sardines à l'huile.
Bon, il est donc entendu que je rapporterai du Brésil 3 conserves portugaises.


Orly.
Une chappe de pollution étouffe la ville, mais je vois émerger notre bon vieil étendard vertical, cette ambassadrice aux jambes de fer. On atterrit. Inutile de dire que je n'ai aucune envie de sortir de l'avion. En général c'est vrai je m'extirpe en dernier, car souvent c'est le moment où brusquement je ne peux lever les yeux de mon roman. En plus je déteste attendre debout.
Bref j'aurais préféré rester dans l'avion et qu'il reparte aussitot.
Cela me rappelle les retours en métropole quand nous venions du Pacifique en hiver. C'était comme passer du jour à la nuit. Après les gâteaux de noel alsaciens nous n'avions qu'une envie, repartir sur notre île.



Les passants courent partout. Vite. Les parisiens sont plutot lookés, branchés, occupés. Pour la première fois depuis longtemps, je les vois comme des parisiens, et non pas comme les gens de mon habitat naturel. Quand on leur sourit, ils sont tout étonnés. Je m'oublie un peu, et je fais quelques pouces qui restent probablement incompris.



Mais ensuite, il y a toutes ces têtes connues: le parisien, avec ses potes il est super sympa. Surtout mes potes. Et je plonge dans un nuage amical, un cocon familial qui me fait oublier que je n'avais pas envie de descendre de l'avion. A tel point que je n'ai presque plus envie d'y remonter...!




Dans un sens comme dans un autre, cela ne va pas durer. Respirer l'air humide et chaud suffira à me régler à nouveau sur la fréquence carioca...

Sur le retour, j'achète trois boîtes de sardines portugaises, pour rapporter au Brésil.
Quand je revois mon fils, il me semble qu'il a un an de plus.