mardi 30 avril 2013

Based on a true story

   

      Sur ses longues jambes fines, elle traverse la foule avec aisance. Elle arrive vers moi comme une navette spaciale. Avec ses talons dorés et son brushing, elle dépasse tout le monde d'une tête. On se connait non, tu venais au bar parfois? Non, assurément, je m'en souviendrais... Elle s'appelle Pierre, et  tenait une petite échoppe a Lapa il y a peu, c'est là que David Allan Harvey l'a photographiée. Ici, ils ne l'ont presque pas laissée entrer, car ce n'est pas le public habituel de l'atelier. Ce soir c'est le lancement du livre du photographe américain,  "based on a true story".

     Après être venu réaliser un numéro spécial pour National géographique, ce membre de l'agence Magnum a travaillé près de 2 ans sur son nouveau projet. Il en a fait un livre pour collectionneur, de belle facture, qui est aujourd'hui épuisé, et une revue qu'il distribue gratuitement aujourd'hui. Comme un retour à cette ville qui lui a ouvert toutes ses portes, toutes classes sociales confondues, puisqu'il a parcouru les baile funk des favelas comme les soirées chic, sans oublier les sessions plages au poste 9.  C'est ce mélange coloré, très carioca, et que l'on trouve ici dans un espace particulièrement restreint, qu'illustre le magasine,  à travers une novela visuelle où le documentaire se mêle à la fiction.




        Outre Pierre, 2 autres de ses personnages favoris, des jumelles brunes et bien faites sont venues aussi ce soir, et ça me rappelle un peu Big Fish, dans lequel Tim Burton convie tous les personnages croisés par le héros à la fin. Ces juxtapositions relèvent d'une vraie création, lorsque les éléments émergent distincts de la réalité, pour se mixer sur papier glacé, et se lier ensuite un peu dans la vraie vie. Moi, je viens de gagner une revue signée par David, et une coupe gratuite dans le nouveau salon de Pierre.







dimanche 28 avril 2013

Après les allumettes


Pour la nième fois, Basile me demande un appareil photo pour lui. Et  même si j'ai déjà  cédé une fois à  la boite jetable,  - ce qui a donné lieu à  une série de random photos du 10 ème arrondissement qui n'étaient pas pour me déplaire - je dois avouer que l'objet en plastique à  usage unique ne me disait pas grand chose. Basile, c'est le petit photographe en herbe de 3 ans que j'emmène partout en conférence et en worshop. Photographe oui, mais sans caméra me direz vous; et ce détail ne lui aura pas échappé longtemps, puisqu'il n'a pas manqué d'exprimer plusieurs fois son sens critique à  cet égard. Voilà  que m'est donné l'occasion idéale de satisfaire à  sa demande : aujourd'hui c'est le pinehole day. Nous avons rendez vous en ce dimanche matin sur la pelouse du parque lage pour une session de travaux pratiques. 
Une boite d'allumettes, donc. Vide. Une pellicule, vide, une autre, pleine. 
Des ciseaux, de la colle, du scotch, une canette en alu,  de la peinture noire - ou un feutre pour les plus modernes, c'est toléré -
Et des allumettes partout dans l'herbe, parceque bon, on n'est pas non plus si organisés que ça.
Et la magie opère, outre le plaisir de fabriquer un objet de ses mains avec finalement pas grand chose, la petite merveille est là , légère, chic, ni japonaise, ni chinoise, prête à l'emploi!!!



Reste à voir ce qu'on va en faire!

D'autres y arrivent très bien, preuve en est le nouveau livre de photographies cada dia meu pensamento e differente, fruit d'un joli projet dans la communauté de maré a Rio. Inspirés par Machado de Assis, des jeunes de cette favela ont parcouru Rio à  la recherche de la ville de l'époque de l'écrivain.

Bon quand au projet de Basile, on en reparle, il hésite encore.






Voilà, après 6 six mois d'égoites découvertes, je me décide enfin a partager ces bonheurs cariocas, car dans cette ville il y a trop de générosité pour tout garder pour soi!


suite au prochain épisode, donc.
bjs
L.