mardi 24 septembre 2013

le cousin mexicain






Le jardin botanique de Rio fait preuve parfois d'une inventivité intéressante. Par exemple, ils ont offert une entrée à vie au cousin mexicain de spider man.





  


Celui ci aime particulièrement flâner dans le jardin les dimanches de pluie.
C'est que lorsque le ciel est gris, les oiseaux sortent de leurs cachettes, et les petits animaux s'aventurent près des points d'eau. Il connait bien les toucans, les aigrettes, les perruches, les saguis et les écureuils qui vivent ici. Il leur vole même la vedette, car les visiteurs sont toujours ravis de le rencontrer. Pour nous il a accepté de se prêter un moment au jeu photographique.




Son arbre préféré?
Le pau brasil, évidemment.
Pourquoi reste-il ici?
Pour le sourire des cariocas.
Son petit secret?
Il adore le feijão!

Retour sur la biennale


Je profite du non assujettissement de ce blog à l'actualité pour revenir sur une "vieille" histoire, la biennale de São Paulo.
Il y a quelques mois, je prenais l'avion pour cette capitale, que l'on me disait toute frémissante d'énergie. On me la décrit laide, et dangereuse aussi, mais ce n'est pas cette joue là qu'elle me tendit.
Des parcs, des musées des jeunes branchés et des restaux sympas. Il faut avouer que j'ai la chance d'atterrir dans un des plus beaux quartiers, la villa Magdalena.
Et il y a la biennale, dans un grand cube de béton. Je m'attends à une file monstre, et je suis déjà toute prête à méditer dans la file. Mais non. Pas de file, pas de ticket, c'est gratuit. Et des sourires renversants en prime. Les jeunes guides me tendent le plan. Ca y est je n'ai encore rien vu et je suis déjà conquise.
Le commissaire principal, pour la première fois n'est pas brésilien, mais vénézuélien, et le thème est la poésie.


Quelques artistes et oeuvres que j'ai envie de partager ici:

 Artur Bispo do Rosário, très connu au Brésil mais beaucoup moins en France. Fou, il a fabriqué un univers fascinant depuis sa chambre.


  

L'américaine Sheila Hicks et son travail textile subtil, entre techniques traditionnelles et langage moderne.




Edouardo Gil qui met en scène troublantes pratiques divinatoires et matelas orphelins.



L'Américain David Moreno, avec ses open doors, et son travail sur le silence.


La traversée de la rivière en musique de Fernando Ortega...
Au rayon photo, Mark Morrisroe, particulièrement touchant.








vendredi 20 septembre 2013

Samba meu


         Avant de quitter Rio, nous sommes retournés une dernière fois à la roda de Samba de la plaça San Salvador. Dans le quartier de laranjeiras, cette petite place tranquille accueille une roda de samba tous les samedis soirs. Une sorte de session jam autour d'une petite gloriette, où chacun peut chanter ou se joindre aux musiciens.


Ici ce sont les "vieux" qui mènent la danse: à 70 ans ils badinent, se dandinent et invitent les filles.
Je pensais que c'était sympa d' être vieux en Espagne, mais je n'avais encore rien vu.

La samba emplit l'air et comble les ravines sociétales: se rassemblent là bourgeoisie et sdf, candidats aux élections et simples d'esprits. Ils entonnent en choeur ces tubes qui parlent de carnaval souvent, d'amour presque toujours. Ici on n'est pas snob et on chante en regardant les autres dans les yeux.



La chanteuse ou le chanteur ne minaude pas. Il est beau mais n'en joue pas.

 

Je dois dire qu'à chaque fois, même après avoir passé la première phase de béatitude un peu naive, je me laisse émouvoir par la puissance de la samba et l'empathie des brésiliens.




Povo Brasileiro, eu te amo.



mardi 17 septembre 2013

le complexe

...du cornflaxe? je chante ca parfois le matin, et mon fils a sa version à lui :"tous les matins ca me complexe" en dansant la samba, ce qui est assez marrant à voir. Mais non.
D'oedipe alors? non plus!
D'Alemao? Oui on y est!



Evidemment c'est immense, je n'y ai fait qu' un petit tour, mais ça valait le coup. Rien que de survoler ce paysage urbain du téléphérique, c'est bien mieux que le parc Astérix. Blague à part on voit à perte de vue les baraques rouges; et ça crée un paysage comme dans certaines régions d' Afrique ou l'habitat fait corps avec la terre.



Il n'est pas vieux, ce remonte pente, puisqu' il a été inauguré fin 2011. Je ne sais pas comment les gens qui vivent tout en haut faisaient pour en  sortir. Peut être qu'ils n'en sortaient pas. A la dernière station, on descend. Là il y a quelques chevaux, des enfants, des badauds, et le poste UPP flambant neuf. Alexandro me dit qu'avant il vivait là tout au bout, et que les glissements de terrain étaient fréquents. On s' enfonce dans les ruelles. Les regards nous scrutent, les bandes se retournent pour voir à qui ils ont affaire. Rien à voir avec les favelas de zona sul, c'est évident.  Les policiers sont là, mitraillettes à la main. La tension est palpable, mais aujourd'hui la voie est libre. Les femmes vendent des cerfs volants (les fameuses pipa) et j'en achète un pour mon fils. Tout le monde donne son avis sur le cerf volant le plus adapté pour un petit garçon de son âge. Finalement je me range à l'avis de la vendeuse. C'est 2 reais. Un groupe de jeune mecs se prépare visiblement à l'apéro, et quand nous passons ils nous disent "aligato", ça nous fait rire et on se remet en route.



Pour ceux qui ne connaissent pas le Brésil: dans ces quartiers, les gens twitent, blaguent et postent sur facebook... Il ne faut pas s'attendre à ne voir que des attardés ou des hordes de bandits masqués... Ce qui me fait penser au film Rio sex comédie, où un hurluberlu fait danser à l'indienne ses potes pour montrer quelque chose aux touristes qui sortent du bus.


Je repère une mamie qui discute avec sa copine et son chat devant sa maison. En me voyant elle se renfrogne un peu, et timidement me dit qu'elle ne souhaite pas être photographiée. On discute un peu, et elle appelle son fils et sa fille pour que je les prenne avec elle. Elle m'invite chez elle, et m'offre à boire. C'est toujours ceux qui n'ont rien qui donnent tout. Elle me sort ses vieilles photos; et me raconte un peu sa vie, tout en me conduisant à l'étage. Là elle me regarde fièrement et tend le bras d'un geste ample: son jardin. Et c'est vrai, c'est charmant, et elle a bien raison d'en être si fière.



 Finalement cet appareil photo qui me gêne un peu parfois peut être un prétexte pour entrer en contact avec les gens. Et peu importe la photo que l'on en fera.

Et oui je sais, j'ai déjà bientôt 35 ans, mais on ne se refait pas.
Et en plus je chante encore M, alors...