jeudi 4 juillet 2013

Sardines aller retour


       Le douanier montre mes bouteilles de cachaça achetées au duty free avant mon vol pour  Lisbonne: "para ficar" - ça reste ici -
Outrée j'ai envie de les lui reprendre. Mais il fait 2 têtes de plus que moi, et plus de 100 kilos.
Alors je cherche un allié du regard, et j'en avise un qui présente un air un peu moins crapuleux. J'essaie de prendre une voix normale malgré mon cerveau qui entre en fusion: "c'est vrai ce qu'il dit?" "oui... mais cela ne dépend pas de moi..." "Mais...cela s'appelle du vol!!!"
Donc après ce vol caractérisé, et légal visiblement, je me venge en achetant 3 boites de sardines à l'huile.
Bon, il est donc entendu que je rapporterai du Brésil 3 conserves portugaises.


Orly.
Une chappe de pollution étouffe la ville, mais je vois émerger notre bon vieil étendard vertical, cette ambassadrice aux jambes de fer. On atterrit. Inutile de dire que je n'ai aucune envie de sortir de l'avion. En général c'est vrai je m'extirpe en dernier, car souvent c'est le moment où brusquement je ne peux lever les yeux de mon roman. En plus je déteste attendre debout.
Bref j'aurais préféré rester dans l'avion et qu'il reparte aussitot.
Cela me rappelle les retours en métropole quand nous venions du Pacifique en hiver. C'était comme passer du jour à la nuit. Après les gâteaux de noel alsaciens nous n'avions qu'une envie, repartir sur notre île.



Les passants courent partout. Vite. Les parisiens sont plutot lookés, branchés, occupés. Pour la première fois depuis longtemps, je les vois comme des parisiens, et non pas comme les gens de mon habitat naturel. Quand on leur sourit, ils sont tout étonnés. Je m'oublie un peu, et je fais quelques pouces qui restent probablement incompris.



Mais ensuite, il y a toutes ces têtes connues: le parisien, avec ses potes il est super sympa. Surtout mes potes. Et je plonge dans un nuage amical, un cocon familial qui me fait oublier que je n'avais pas envie de descendre de l'avion. A tel point que je n'ai presque plus envie d'y remonter...!




Dans un sens comme dans un autre, cela ne va pas durer. Respirer l'air humide et chaud suffira à me régler à nouveau sur la fréquence carioca...

Sur le retour, j'achète trois boîtes de sardines portugaises, pour rapporter au Brésil.
Quand je revois mon fils, il me semble qu'il a un an de plus.








1 commentaire:

  1. alors la brise t'as déjà mise sur la fréquence carioca¿
    Allées au retours; quelque chose qu'y toujours reste. L'essence qui nous projete vers le future pour nous faire revenir au présent, et se conforter de sentir qu'on peut être par tout, qu'on y sera bien si l'on reste nous.

    Hâte de recontre.

    Beijaos du ]vodafone[sol

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