samedi 11 mai 2013

Sur la rivière de janvier



Nous avons rendez vous à 9h sur les quais de la praça 15.
En fait le bateau ne part qu'à 10h30. Je regarde la billeterie, pas de queue, rien. Mon ami Alexandro me dit avec un sourire: oui je sais, c'est qu'ils sont toujours en retard. C'est vrai. Et encore, il n'avait pas compté le café da manha qui peut prendre une heure aussi. Quand on va prendre des photos avec le groupe, il y a presque 2h de battement. Mais je suis du genre patient, et ces gens là me plaisent.
On monte sur le navire. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il a l'air d'être en acier trempé, et que ça pourrait bien couler ce machin là. La foule se presse sur les pontons extérieurs. Les brésiliens adorent leur pays, les cariocas adorent Rio, et ils jouent très volontiers les touristes.





        Notre navire de guerre démarre, à grands renforts de grincements et de vrombissements.
Le pont de Niteroi  se profile devant nous, c'est le plus long de l'Amérique latine. Nous sommes sur une sorte de parking de plattes formes pétrolieres et de porte containers. Je me sens très petite d'un coup. Comment soupçonner, lorsqu'on boit innocemment sa coco sur la plage d'Ipanema, tout ces m2 de ferraille flottante å quelques km de là...j'avais beau en avoir connaissance, avoir aperçu tout cela de la ville bien sur, mais voguer en plein milieu m'impressionne très franchement.





Les passagers contemplent tout cela dans le soleil du matin. Je me demande ce qu'ils ont en tête, leurs amours, leurs chagrins...pensent ils là comme moi à ces réserves de pétrole qui mobilisent tant de gens? Une des écoles de samba avait pris ce thème pour le défilé au carnaval.
Mais l'eau est sombre. Sale. Alors que cette baie de Guanabara est un site d'une beauté à couper le souffle. L'ile de paqueta présente ces belles pierres rondes sculpturales, comme à Paraty. Je ne peux pas m'empêcher de penser, comme souvent, à ce lieu tel qu'il devait être avant le 16ème siècle, lorsque seuls les indiens se glissaient dans la forêt.
Et je vois Colombe, l'héroine de Rouge Brasil, qui après 3 mois de traversée au bord du navire de Villegagnon, plonge ses pieds dans l'eau. Face à la baie,  elle frissonne, heureuse de cette nature intacte qui s'offre à elle.







Un nouveau porte container me rappelle à l'ordre. Il est presque beau à contre jour, avec sa couleur ocre rouge. Et là, juste à coté, je vois un groupe de dauphins. Fou, ce pays.

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