jeudi 9 mai 2013

A bicyclette

  

    Quand on se déplace à vélo à Rio, on se rend compte que les choses sont bien différentes ici.
Primo, si on veut survivre, il ne faut pas trop compter sur le civisme des automobilistes.
Autant les brésiliens sont des amours en général quand ils sont rencontrés sous la forme de bipèdes, autant lors qu'ils sont flanqués d'un moteur et de vitres teintées il vaut mieux les considérer comme des anges exterminateurs. Même avec un enfant entre les bras, ils ne vous laisseront pas passer.
C'est la jungle.

 
      Secondo, les passants s'excusent parfois de ne pas s'écarter devant vous, chose qui m'a laissée assez perplexe les premiers temps. Mais cela répond finalement à une logique assez simple : le plus gros passe, l'autre s'efface, comme dans une sorte de chaine alimentaire. Simplement à cela vient se superposer une autre réalité, que je n'ai pas remarquée tout de suite, toute absorbée que j'étais dans une première contemplation, un peu naive, de cette société mixte et mélangée : celle des classes.
 
    Les gens de façon naturelle s'esquivent volontiers au passage des vélos, car en général le brésilien est accommodant avec l'inconnu, et s'il peut vous aider il le fera sans aucun doute. C'est donc une tendance certaine. Ce qui est plus étrange, c'est que les personnes les plus modestes s'excusent - ce qui semble un peu déplacé quand même, moi aussi je peux les éviter - tandis qu'à Leblon par contre, on se croirait à Paris, les passants vous ignorent, ou parfois même vous foudroient du regard...



   
   Bref, une fois qu'on a pris le pli, éviter les crevasses, contourner les mamies riches, passer au rouge, s'arrêter devant les voitures et se faufiler entre les gens, c'est tout à fait grisant de se balader a bicyclette.
Surtout en tongs, les orteils au vent.



1 commentaire:

  1. Merci Marie pour ce blog et Lilly Art Photo.

    J'attends avec impatience un article ou album sur le cruising / skatelongboard qui envahit la côte avec ce nouveau style de ride complémentaire du surf local :-)

    Ben

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